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 « The Sugarland Express » de Steven Spielberg.

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Deurdeune
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MessageSujet: « The Sugarland Express » de Steven Spielberg.   « The Sugarland Express » de Steven Spielberg. Icon_minitime1Mer 24 Juin - 19:38

« The Sugarland Express » de Steven Spielberg. Vlcsna10

THE SUGARLAND EXPRESS  
RÉALISÉ PAR STEVEN SPIELBERG
ECRIT PAR HAL BARWOOD ET MATTHEW ROBBINS
SORTIE EN FRANCE LE 12 JUIN 1974
AVEC GOLDIE HAWN, WILLIAM ATHERTON, BEN JOHNSON ET MICHAEL SACKS


Clovis Poplin - When I called you a son of a bitch, I didn't mean it
Maxwell Slide - And you ain't no mental subject neither.

Enthousiasmé par la sortie de Jurassic World, je me suis mis en tête de me voir tous les Steven Spielberg, sous-estimant sa filmographie et sa patte artistique. En effet, quand je vois un Steven Spielberg, je prends évidemment mon pied et il est capable de filmer beaucoup d'émotion avec une grande justesse, mais aucun de ses films ont pour moi une réelle portée artistique qui aille plus loin que la belle histoire bien filmée. Ne connaissant pas tous les films du cher Steven, je me suis dit que finalement, mon avis était certainement faux et je voulais rectifier le tir en découvrant ou en redécouvrant tous ses films. J'ai volontairement mis de côté Duel qui? s'il est son premier film sorti en salle, a été filmé dans le cadre d'un téléfilm (rassurez-vous, j'ai vu ce film) et je commence par The Sugarland Express.

Quelle fut ma surprise pendant le visionnage de ce film. The Sugarland Express est un road-trip basé sur un quiproquos: l'histoire commence dans un centre de réinsertion où Lou Jean Poplin rend visite à son mari, Clovis Michael Poplin. Alors qu'il ne lui reste que 4 mois avant de retrouver la vraie liberté, Lou organise une évasion avec une raison toute simple: on lui leur a pris Bébé Langston, leur enfant. Ils s'évadent avec succès et facilité (avec trop de facilité?) et tombent sur un couple de vieux (pardon à tous les vieux, je vous aime) qui acceptent de les amener à Sugarland, où Bébé Langston vit avec sa famille adoptive.  Sur l'autoroute, le vieux chauffeur conduit doucement, trop doucement et se fait arrêter par la police. Les deux évadés paniquent alors et pensent que le policier a reconnu le couple. Ils volent alors la voiture et se font poursuivre par le policier, ils ont un accident et finissent par prendre en otage le policier. Ils iront tout trois vers Sugarland, poursuivis par une centaine de voitures de policier. Alors, attention, il ne s'agit pas d'un film qui filme la vitesse d'une course-poursuite, au contraire, celle-ci est lente, très lente. Et c'est ainsi le premier reproche: le film n'est pas lent, mais trop long d'une quinzaine de minute. Les policiers ayant peur pour la vie de l'otage, ils n'agiront jamais et la seule tension est à la fin du film, bien que désamorcé par le choix de filmer aussi le point de vue du chef de la police, Harlin Tanner. Je ne dis pas que le montage aurait dû être plus dynamique ou que certaines scènes auraient dû être supprimés, non, il s'agit ici je pense que c'est un défaut de scénario plus qu'autre chose. Peut-être qu'à la manière d'un Duel, moins remplir de vide et se concentrer sur la force du film.  

Le film est une vraie réussite, il a ses défauts mais il réussit aussi beaucoup de chose et ré-invente le road movie en course-poursuite. La vraie force du film sont le traitement des personnages et cette ré-écriture du syndrome de Stockholm. En effet, les deux fugitifs ne prennent que des mauvaises décisions mais toutes ces décisions servant à un but commun: retrouver leur enfant. Ils ne veulent jamais faire de mal au policier, ils se retrouvent seulement dans une position où il ne se sente pas à l'aise même s'ils ont commis quelques crimes légers. Les tentatives de d'intimidation et de menace sont assez mignonnes car on sent que ce ne sont par leurs souhaits ou leurs rôles mais qu'ils font ça pour leurs biens. Ils vont alors s'arrêter pour prendre des coupons de réductions par exemple ou pour manger du poulet, ils chanteront sur la route, comme inconscient de leur réalité même si Poplin homme a l'air plus lucide sur leur situation. Et progressivement, alors que les deux nous touchent au point de souhaiter leur réussite car celle-ci est réellement honnête et pleine de bonne attention, commence une relation entre l'otage et le couple. L'otage voit en eux leurs bontés et leurs gentillesses, ce ne sont pas des mauvaises personnes, ils ont simplement pris des mauvais choix. Son attachement envers eux va assez loin, coupant la radio pour ne pas entendre les durs paroles du père de Poplin femme, rigolant, chantant, montrant des photos de sa famille proche jusqu'à la fin où il ira jusqu'à les défendre face à son supérieur. Et ce point pourrait aussi être un défaut d'écriture mais c'est ici emmener assez subtilement et surtout, malgré son attachement progressif, il ne perd jamais son point de vue: il veut que tout ceci s'arrête. Commence alors un double-jeu où l'otage séduit les "criminels" tout en étant séduits par ces derniers. Une situation paradoxale qui emmène à de très bons moments. Le seul défaut dans le traitement des personnages est le traitement des policiers: la caméra filme leur point de vue sans pour autant s'intéressé réellement à eux et à ce qu'ils pensent de tout ça. Et si j'évoquais plus tôt la longueur du film, le scénario est malgré tout génial et réussit à installer une réelle ambiance où la course-poursuite prend son temps, les péripéties s'enchaînent tranquillement et tout est clair. Et tout ça ponctuée par une magnifique musique du fameux John Williams qui est vraiment belle et qui correspond parfaitement à l'univers du film, tout ceci servi par des acteurs très convaincant et quelle fut ma surprise de voir qu'ils n'avaient rien fait d'autre que ça. Est-ce le talent de direction d'acteur de Steven Spielberg? Nous verrons ça à la suite du cycle. 

Autre point qui m'a réellement plu, c'est la mise en scène et la réalisation. Attention, rien de très novateur et ça reste très scolaire dans le traitement mais nous avons tout de même droit à des idées très intéressante: la scène où Poplin homme fait la bande-son d'un dessin-animé, le travelling compensé quand la voiture arrive à Sugarland et j'en oublie certainement. Les mouvements de caméra aussi sont très intéressant et le rendu en cinémascope est très beau. C'est à proprement parlé une réussite au niveau du visuel, loin de tout ce que j'avais vu dans les films du bonhomme. On sens qu'il aime la bagnole car il filme les joujou avec beaucoup d'amour et on sens aussi son expérience aquise grâce à Duel pour filmer une lente course-poursuite. En effet, la comparaison est vite faite: les deux sont des road-movie prenant leur temps mais ce qui est réussit dans la réalisation de Duel est le gros défaut de la réalisation de The Sugarland Express: la caméra se concentre sur deux points de vue. Et c'est ce qui cause le fameux défaut du "quinze minute de trop". En effet, dans Duel, la caméra se concentrer exclusivement sur David Mann et c'est ce qui créer la tension malgré la lenteur du truc mais le problème dans The Sugarland Express, c'est que Steven Spielberg filme aussi beaucoup les policiers ce qui désamorce encore une fois toute tension. On filme les deux agents ou je ne sais pas trop quoi le matin avant qu'ils aillent chercher le couple avec des fusils, on filme l'enlèvement du bébé pour piéger le couple... on sait exactement ce qu'il va se passer pour le couple avant que ça n'arrive alors que se concentrer que sur le point de vue du couple aurait permis de un, réduire la longueur du film, de deux, ressentir un peu de pression, de tension et de suspense.

Pour conclure, si le film a des défauts, il a surtout beaucoup de qualité et je suis assez fasciné par sa réalisation, son traitement des personnages et sa musique. Je pense pouvoir facilement le revoir dans le futur, comme j'ai plaisir à revoir d'autres films du monsieur... une bonne transition je pense entre les téléfilms avec Duel et le cinéma. C'est un film osé, original et trop méconnu je pense. En tout cas, c'est un très bon film pour commencer un cycle Steven Spielberg.
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