Le Mac2nd Kyu
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 | Sujet: Voyons si je n'ai pas perdu la main  Jeu 22 Jan - 15:24 | | Une journée qui ressemble à tant d'autres dans les locaux d'une fédération de catch, beaucoup de mouvements, des cris au loin, l'odeur de la machine à café, et une équipe de télévision parce qu'il faut bien vendre le produit. Un cameraman installe son matériel, un petit homme enrobé avec un micro attend la nouvelle recrue. Ce dernier est en retard de trente bonnes minutes et ça énerve tout le monde. Soudain une ombre gigantesque s'approche du petit gros, il est là. MIKE – Bonsoir Monsieur Nash, permettez moi de vous souhaiter la bienvenue dans cette fédération. KEVIN NASH – Sérieux ? MIKE – Oui, je vous souhaite vraiment la bienvenue. KEVIN NASH – Non, c'est vraiment sérieux ? La bienvenue ? Comme ça ? MIKE - … KEVIN NASH – Tu ne comprends pas ? Tu trouves cette situation normale ? MIKE – Ben c'est à dire que oui, vous êtes là, je m’apprêtais à vous interviewer… KEVIN NASH – Bon d'accord, la fédération a une nouvelle recrue, la recrue se plie aux formalités habituelles, heure de rendez vous, interview avec un pauvre connard qui n'a toujours pas compris ce qui clochait, un cameraman de merde, tout ça dans un décors à la con, ok c'est cool. MIKE – Mais monsieur Nash, on ne fait plus l'interview alors ? KEVIN NASH – Oh si on va la faire ton interview de mes couilles, et on va la faire comme il se doit. MIKE – Ok c'est parti, alors dans quel état d'esprit êtes vous en venant ici ? Quelles sont vos premières impressions ?  KEVIN NASH – Mes premières impressions… Je dirais que je suis surpris par le traitement que j'ai dû subir en arrivant ici, cette fédération me fais très mauvaise impression depuis que j'ai posé le pied dans ce putain d'état pour venir prendre mon chèque ici. Tu te rends compte que j'ai dû venir ici par mes propres moyens ? Personne ne m'a envoyé d'avion, ni même de taxi, pas même un putain de taxi. Je suis profondément choqué par ce qui m'arrive. Quand une entreprise, quelle qu'elle soit, a la chance d’accueillir une recrue de mon calibre, elle le présente en grandes pompes, elle lui déroule le tapi rouge. Les gens qui dirigent cette compagnie sont des incompétents, qui sont ils pour m'ignorer comme ça ? Ces fils de pute étaient encore dans les couilles de leur père quand j'ai commencé à faire ma loi dans le monde du catch, et ils osent me manquer de respect ? Pour le moment j'arrive à me contenir mais je peux t'assurer qu'ils sont chanceux de ne pas encore avoir eu mon poing sur la gueule, j’aurais dû aller retourner leur foutu bureau à l'instant où je suis arrivé devant ce building de merde. Un gars comme moi, tu le présentes en présence du boss devant les caméras du monde entier, avec trois cent journalistes et deux ou trois pétasses, c'est la base. C'est ça le problème avec les générations d'aujourd'hui, il n'y a plus de respect, elles engagent des gars comme si c'était de la marchandise, mais bordel savent-ils ce que j'ai apporté à ce business ? Ça j'espère vraiment qu'ils le savent. Crois moi c'est le premier et le dernier manque de respect que je tolère, j'ai passé l'âge de m'écraser pour faire plaisir à tout le monde. Qui est le patron ici putain ? Kennedy ? Ce sale con faisait le sale boulot à la WWE, tout le monde se foutait de sa gueule parce qu'il a fait la connerie de remettre un match de championnat en jeu contre un gars dix fois meilleur que lui. Et c'est ce petit merdeux qui va m'expliquer mon métier ? Il ne trouverai pas un nichon dans une partouze et il veut diriger une entreprise de catch professionnel ? Bordel ce monde a bien changé. MIKE – On vous sent très remonté, mais quel est votre but en signant ici ?  KEVIN NASH – Remonté ouais, mais il suffisait de m’accueillir comme je le méritais, je ne suis pas du genre à cracher sur quelqu'un uniquement pour lui cracher dessus, si ces enculés s'étaient bien comporté avec moi il n'y aurait pas eu de problèmes. Tu veux connaître mon but, savoir pourquoi je n'ai toujours pas raccroché à mon âge, c'est ça. Depuis que je suis dans le métier, mon unique but a été de faire du fric, et Dieu sait que j'en ai fait énormément, beaucoup plus que n'importe quel gars de ce foutu roster, alors pourquoi arrêterais-je ? A partir du moment où on m'offre du pognon, ça serait vraiment con de le refuser et de rester chez soi, j'aurais tout le temps de faire ça plus tard. Alors oui il y a l'argent c'est normal, mais il y a aussi cette odeur de vestiaire, ces vas et viens constants dans les backstages, la gloire, ect. Aujourd'hui je n'aborde plus le métier de la même façon qu'il y a dix ans encore, à cette époque là l'esprit de camaraderie était vraiment présent, on se marrait à chaque fois qu'on faisait une tournée, on était toujours en bande. Maintenant ? Tu ne reconnais plus tes amis, des gars avec qui tu as fait les quatre cent coups et qui aujourd'hui sont en costard et ne pensent qu'a leur propre intérêt. Je suis là pour faire revivre cet esprit, pour refoutre le bordel, comme avant. Kevin Nash n'a jamais été quelqu'un de discipliné, tu ne me verras jamais aller dans le sens des patrons parce qu'ils sont les patrons, si j'ai quelque chose à dire je n'hésite pas à le dire, et tampis si ça ne plais pas. Je vais apporter à cette compagnie l'esprit des années quatre vingt dix, l'esprit de liberté et de rébellion dont nous avons fait preuve il y a dix neuf ans de cela pour révolutionner le monde du catch. Qu'on n'ose pas me parler de championnats, j'en ai strictement rien à branler, mon palmarès est plus long que mon bras ça ne m'intéresse plus. Si je le souhaite je suis champion quand je veux. MIKE – Peut être voulez vous faire passer un message à la direction ? KEVIN NASH – Ouais, il y a ça aussi. A l'heure où je parle, je ne suis booké dans aucun match pour le prochain show, là aussi il faudrait que je trouve ça normal. A l'époque où Scott et moi avions débuté à la WWF, il y avait des promos qui annonçaient qu'une star allait arriver, semaine après semaine, on faisait attendre le spectateur pour qu'il soit ébloui le jour J. Là, je ne retrouve rien de cela, moi Kevin Nash je dois aller mendier un putain de match dans le bureau du GM. Come on, tu sais ce que je vaux pauvre con, autrement tu ne m'aurais pas fait signer, t'attends que je vienne te sucer la bite c'est ça ? T'es mal tombé avec moi, t'aurais dû me mettre dans le main event immédiatement. J'ai trente ans de carrière derrière moi et on ose me traiter comme un putain de rookie, je peux t'assurer que ces gens vont le payer très cher. Alors après quoi, il faut que je fasse le match à leur place aussi ? Il faut peut être que je choisisse mon adversaire, que je lui donne ses vêtements et que je lui torche le cul à ce petit merdeux ? Parce que oui, c'est évident qu'ils vont me faire un ultime affront en me bookant contre un jeune trou du cul qui a encore le lait de sa pute de mère au bout du nez. Je ne me fais pas d'illusions quant à ça, je le sais très bien. Quand tu signes Kevin Nash, tu signes un main eventer, tu signes un gars qui rempli les salles rien qu'a l'évocation de son nom. Je ne tolérerai pas de faire du mid-card pendant très longtemps, ce serait une insulte vis à vis de mon statut, et crois moi j'ai passé l'âge de tout recommencer à zéro. Qu'ils me mettent contre qui ils veulent je m'en bat les couilles, il n'y a aucun catcheur susceptible de me faire du tord dans cet effectif, crois moi ces gars là je les ai tous vu arriver, et beaucoup d'entre eux sont partis avant moi dans d'autres fédérations. Je ne suis inconnu pour aucun de ces gars, ils savent à qui ils ont à faire. Je n'ai même plus envie de continuer cette interview à la con. Mon adversaire de la semaine prochaine va me servir de défouloir, et vous, pauvres merdes de la direction, allez assister à un squash mémorable. Il a parlé. Il a l'air contrarié, il se barre. Fin de la retransmission. |
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